Villa urbaine durable / voyage d'étude en Scandinavie

Tapiola / Finlande

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Une ville nouvelle paysagée,
modèle de la reconstruction suburbaine


Tapiola

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L'ampleur des besoins de reconstruction et de développement des années cinquante et soixante a conduit à l'urbanisation de cette vaste zone dont les qualités naturelles (eau et forêts) devaient favoriser un développement social harmonieux. Tel était le concept soutenu par le "Population and Family Welfare Federation" et réalisé dès 1951 par le "Housing Foundation" qui, associant six organismes de construction sociale, acheta 240 ha de terres rurales, avec l'intention d'y installer 20 000 habitants.

Eliel Saarinen reste le théoricien de l'idéologie de cette approche de la "ville dispersée et discontinue qui, comme la population doit s'étendre vers la campagne, l'air, la lumière et la nature", formant "une ville nouvelle ouverte et instable, composée de fragments, semblant flotter dans le vide, mais reliés par des réseaux routiers et des espaces ouverts".

A Tapiola nombre de ces idées purent se cristalliser en urbanisme et bâtiments innovants, autour du concept de "forest-town", introduit par Aalvar Aalto, dès les années trente.

Le projet de Tapiola, au confluent de ces diverses théories plutôt naturalistes, hygiénistes et sociales affiche l'objectif de promouvoir un habitat dispersé, diversifié et sain dans une nouvelle cité-jardin aux portes d'Helsinki mais relié par un tramway, tout en impulsant une standardisation et préfabrication industrielle.

Une première réflexion sur la planification, sous la direction de O. Meurman, privilégia des maisons basses, éparpillées dans les bois. Puis en 1954, Aarne Ervi qui avait gagné le concours du centre de Tapiola, en s'inspirant des "civic centers" des cités-jardin anglaises (place couverte, centre commercial et tertiaire autour d'un lac artificiel), s'impliqua fortement dans cette planification. Il proposa de déplacer la rue principale qui devait traverser Tapiola, en éloignant la circulation automobile des habitants mais maintint le principe d'une faible densité. Il réalisa en 1961 la "Central tower", 13 étages dont 11 de bureaux, surmontés d'un restaurant panoramique, (convertiultérieurement en bureau). C'est encore le symbole et le signe de la centralité de Tapiola. Fut ajouté en 1965 un vaste ensemble aquatique. Plusieurs autres bâtiments culturels, cultuels et scolaires de qualité complétèrent cet ensemble Le théâtre prévu à proximité par A. Ervi ne fut pas réalisé mais remplacé en 1989 par le "Espoo Cultural Center", dont les matériaux (briques et travertin) se reflètent dans les bassins.

La maîtrise d'ouvrage des logements, principalement sociale, fit appel par concours à des architectes de renom (A. Ervi, V. Revell, A. Blomstedt, M. Tavio) et obtint un haut niveau de qualité architecturale et d'intégration au paysage.

Une large zone résidentielle très attractive, devait ainsi être crée pour accueillir des populations de niveaux sociaux variés et y expérimenter de nouvelles voies économiques et techniques.

Dans les années soixante, le principe de faible densité fut remis en cause pour conforter la décision de faire de Tapiola un pole régional. Un autre concours fut lancé en 67 pour doubler le centre existant; l'accroissement de la demande conduisit à augmenter le nombre d'immeubles collectifs afin de loger 30 000 personnes. L'idéal romantique des maisons basses laissa place à une architecture mixant des immeubles-points de repère, souvent implantés sur des hauteurs et des maisons individuelles le long d'impasses et de chemins piétonniers, dans les arbres, disposées en rangées ou autour de cours-patio.

Le respect du paysage et de la nature ont toujours prévalu dans cet urbanisme. Les constructions tiennent compte du site forestier et des monticules qui le constituent de telle sorte que les bâtiments publics et privés se combinent dans un paysage harmonieux de prairies et de bois. La variété des réflexions et interventions architecturales, urbanistiques et paysagères ont permis à Tapiola, d'accueillir des projets dont les échelles et les thématiques très variées s'opposent à une vision prédéterminée et uniforme de type ville nouvelle "à la française" De nombreuses décisions d'implantations ont été prises directement sur les lieux, à partir de leur morphologie et en ignorant le réseau routier.

C'est dans ce contexte urbanistique privilégiant la variété des activités, que fut implanté, sur 135 hectares, au nord de la presqu'île d'Espoo et dans le prolongement de Tapiola le complexe universitaire d'Otaniemi. Le concours d'aménagement fut remporté par Aalvar Alto qui y édifia dans les années soixante et soixante-dix, plusieurs bâtiments de brique rouge contrastant avec le vert des prairies. Plus tard, ce campus accueillit un vaste complexe technologique le "Technical research center of Finland".

Tapiola, la première et la plus vaste zone résidentielle d'après guerre constitue un des modèles forts de l'urbanisme finlandais. Exemple de mixité résidentielle et fonctionnelle, un fonctionnalisme bien contrôlé reste en accord aux idéaux sociaux et environnementaux, à une époque de crise et de mutations profondes. La recherche théorique et l'expérimentation contribuèrent à rationaliser et à industrialiser la construction, en limitant les effets de gigantisme et d'uniformité. De nombreuses expérimentations sur les modes d'habiter ont été conduites par des architectes, combinant les théories du mouvement moderne et un certain naturalisme afin d'élaborer de nouveaux types de logement. L'Association finlandaise des architectes de la reconstruction présidée par A. Aalto et l'Institut pour la standardisation présidée par A. Ervi menèrent une réflexion conjointe. Le logement fit l'objet d'un grand nombre d'interrogations théoriques : quel type d'espace ? pour quel mode de vie ? quelle flexibilité du logement et quelle évolution dans le temps ? Est-il opportun de le décomposer dans ses séquences traditionnelles de base avant d'inventer une recomposition différente ou bien faut-il se limiter à en changer les surfaces et dimensions ?

Le choix fut fait d'abandonner l'organisation de l'espace typique des maisons rurales et de séparer les fonctions dans des pièces différentes pour ménager l'intimité. Ainsi Tapiola fut un lieu d'expérimentation de l'habitat social dans un espace ni rural ni urbain et c'est en quoi ce mode de développement constitue un modèle.


Un quartier de la première période de construction:
Bagsvangen

Le quartier de Bagsvangen, situé à l'ouest de Tiapola, près d'une grand voie routière desservant l'ensemble de la zone apparaît très représentatif de l'urbanisation des débuts : pas d'opérations particulièrement prestigieuses mais des bâtiments judicieusement cachés dans les bois. La forêt reste entièrement accessible et constitue un prolongement des lieux habités. Construction des habitats, des rues toujours étroites et souvent sableuses, des équipements et des parcs et jardins ont été pris en compte simultanément. Tous les éléments naturels ont été mis en valeur : arbres, rochers, collines. Alternent maisons individuelles et immeubles, petits pavillons rudimentaires de type cabanon, écoles et terrains de jeu ; peu de routes, des dessertes vers les garages, de nombreux espaces arborés, semi ouverts, des chemins piétonniers et des pistes cyclables. Les choix des implantations ne sont jamais laissés au hasard et la construction de qualité montre une durabilité certaine, quelque soient les matériaux utilisés : bois, briques, béton.


 

Tapioladiaporama

 
 
 

Lansikorkee - Vasterhojden
une urbanisation du début des années soixante

Entre le quartier précédent et le centre, dans une zone très arborée, alternent des immeubles fonctionnalistes d'habitation dont certains constituent des points de repère, des écoles et des maisons basses. Un de ces ensembles a fait l'objet, au début des années soixante d'une expérience de préfabrication.

 

 

 

 


La propriété Ristapolku
architecte A. Blomstedt (1961)

L'ensemble se compose de deux immeubles ; sur chaque palier, deux logements de 86 m² et un de 55m² ; en rez-de chaussée, des plus petits logements. Des cages d'escalier proéminentes et des balcons animent les façades en brique mais recouverte d'un crépi. A. Blomstedt a privilégié, la rationalité et recherché la clarté et l'harmonie des proportions.

Il s'est inspiré ici de ses constructions antérieures de Kolmirinne (1954) situées plus à l'est de Tapiola, vers Aarnivalkea.

 

La propriété Ristapolkudiaporama

 

 

Les tours de Tornitaso
architecte V. Revel  (1959-1960)
Les tours de Tornitaso

Contrastant avec un environnement où les bâtiments ne dépassent pas des arbres, ces tours résidentielles de neuf étages ont été construites à l'endroit le plus haut de ce quartier-ouest afin de constituer, avec leur formation en « V », un point de repère distinctif.

Les escaliers et ascenseurs sont situés au centre plus profond de ce bâtiment qui diminue vers les extrémités. A chaque étage, 8 petits appartements ; un dernier étage sculptural en forme d'ailes, accueille les saunas. Les piliers du rez-de-chaussée vont en s'évasant. A proximité, près d'immeubles plus bas, une cheminée de chauffage urbain très dessinée constitue un autre point de repère du quartier.

 

Les tours de Tornitaso Les tours de Tornitaso
 

Copropriété Kehraaja
architectes K. et H. Siren (1960)

Ces constructions, parmi les premières réalisées à Tapiola par les Siren, sont significative de la période privilégiant des maisons individuelles basses dans les bois. Elles sont implantées le long d'un chemin sinueux et s'emboîtent les unes aux autres en deux bâtiments de cinq logements et un de quatre, ménageant ainsi dans un minimum d'espace, l'intimité des familles, d'autant plus que l'entrée se fait par le centre de la maison. Si les formes extérieures sont les mêmes, les espaces intérieurs présentent des plans différents. Des petits jardins ont été prévus à l'arrière, à la lisière de la forêt. Les murs sont revêtus de crépi clair et de lattes de bois noirs. L'organisation interne de ces maisons tout à fait rationnelle, ménage un vaste espace, très apprécié des occupants. La flexibilité des plans a permis de nombreuses transformations et extensions, aux cours des années

La diversité et l'animation du lieu ont bénéficié de la construction plus tardive (1961) par Siren, d'un immeuble de quatre étages (copropriété Iltarusko) situé de l'autre côté du chemin et de la prairie de bouleaux.

La maison que nous avons visitée mesure aujourd'hui près de 120 m² ; ses propriétaires y ont ajouté une pièce prise sur l'appentis du jardin car ils avaient trois enfants. Aujourd'hui, un nouvel agrandissement leur a été refusé par la municipalité qui ne donne son accord que si la demande est justifiée par la taille de la famille. Ils habitent la maison depuis l'origine (28 ans) et y ont eu trois enfants. Considérées comme très sociales, lors de leur construction, ces maisons sont aujourd'hui très recherchées et font l'objet d'une forte valorisation ; elles se vendent autour de 300 000€.


 

 

Copropriété Kehraajadiaporama

 

Le quartier d'Aarnivalkea et ses environs

Ce quartier de maisons basses comprend un grand nombre d'opérations exemplaires sur le plan de l'architecture, et de l'expérimentation industrielle. L'ensemble du site, a été conçu et construit à une échelle harmonieuse, en privilégiant l'insertion dans la nature. La diversité des interventions a néanmoins permis d'obtenir un rythme animé. Ce quartier est un bon exemple de milieu résidentiel de qualité. Les seuls équipements sont des écoles; la proximité du centre commercial et culturel de Tapiola justifie sans doute l'absence de commerces, équipements et lieux d'emplois.

 
 

Les maisons d'Aarnivalkea (1955-1957)
architecte J. Jarvi

Les maisons d'Aarnivalkea 21 maisons individuelles sont disposées en deux grappes, dans la verdure avec des cours intérieures très protégées des regards. Elles ne comportent ni étages, ni sous-sol et ont été conçues dans une approche économique. Néanmoins, les surfaces sont correctes (100m² pour les cinq pièces et 80 m² pour les quatre pièces avec une organisation de l'espace très rationnelle et flexible : une cloison amovible séparant le salon d'une autre pièce . Les murs sont en parpaing de béton et crépis. Les toits sont recouverts de cuivre ondulé Les abords des jardinets sont très soignés avec des barrières en bois de bouleau tressé. Un parking n'empiétant pas sur les espaces communs a été prévu le long de la route.

Un immeuble de trois étages a été construit en prolongement de cette urbanisation basse.

 
 
 

L'école d'Aarnivalkea (1957)
architectes K. et H. Siren

Un concours fut organisé en 1956 pour trouver une solution expérimentale. Un bâtiment sur un niveau fut ainsi réalisé où les écoles primaires et secondaires occupent deux ailes reliées entre elles par une construction comprenant gymnase, réfectoire et salles spécialisées. Des éclairages naturels sont ménagés à l'arrière des salles de classe et des velux éclairent les couloirs. Les façades sont en bois préfabriqués. Des maisons attenantes avec terrasse ont été prévues pour le logement des enseignants.

 

L'école d'Aarnivalkea
 

La copropriete Tapionsolu (1965)
architectes K. et H. Siren

Un concours architectural sur invitation, a été organisé en 1963, pour mettre au point sur ce terrain, situé en face de l'école, des méthodes industrielles de construction des logements . La solution retenue est exemplaire des recherches de l'époque cherchant à concilier, abaissement des coûts de construction, rapidité de réalisation, intégration au paysage, confort et qualité du logement.

La copropriete Tapionsolu

Des maisons à un étage ont été ainsi conçues à partir de modules empilés, préfabriqués en bois, dont la taille a été déterminée par les conditions de transport. Le premier étage, est comprend un modules qui constitue le logement proprement dit et un autre, de 3,5m² qui contient les pièces d'eau. Le rez-de-chaussée, formé de deux longs murs de béton parallèles, n'abrite que le hall, le garage, le sauna et les pièces annexes. Les maisons d'une surface de 100 m² en bois noir et béton ont peu vieilli et sont aujourd'hui très recherchées

 
La copropriete Tapionsolu La copropriete Tapionsolu La copropriete Tapionsolu

 

La copropriete Kimmeltie
architectes K. et H. Siren (1954)

 
La copropriete Kimmeltie La copropriete Kimmeltie La copropriete Kimmeltie

Les maisons liées les unes aux autres et encadrant la colline forment avec les immeubles voisins réalisés par M. Tavio, un ensemble très varié suivant l'inclinaison du terrain. Trois groupes de maisons de deux ou trois niveaux comportent 36 habitations. Les Siren avaient déjà expérimenté à la même époque (Copropriété Kontiontie) ce type de dispositions et de modes constructifs.



La copropriete Kimmeltie La copropriete Kimmeltie
La copropriete Kimmeltie
 

La copropriete Viisikko
architecte M. Tavio (1954)

Cinq immeubles de trois étages dont chacun comprend 9 logements sont disposés sur une pente, ménageant un terrain de jeu situé dans un bois. Là aussi des solutions simples et harmonieuses ont été trouvées . Les toits se faisant face à des hauteurs différentes permettent une très bonne adaptation au terrain.

 

 

La copropriete Viisikko La copropriete Viisikko

 
 

Les coproriétés Kolmirinne et Ketju:
architecte A. Blomstedt (1954)

Cet ensemble situé encore plus près du centre de Tapiola comprend d'un côté de la rue trois petits immeubles et de l'autre des maisons accolées dont l'orientation change en suivant la courbure de la rue Menninkaisentie. La cohérence de la disposition de ces constructions, le long de rues sinueuses, en fait un des endroits les plus harmonieux du quartier.


Kolmirinne

Kolmirinne

Ces immeubles en brique disposent de terrasses en derniers étages. A la différence des constructions de Ristapolku réalisées plus tard, la brique est restée visible ; seuls les demi étages supérieurs étant crépis. Un jeu de couleur sur les encadrements de fenêtres jaune, rouge et bleu animent une façade. Les cages d'escalier ressortent par rapport aux façades, alors que les balcons sont disposés dans des renfoncements.

La surface des appartements varie de 40 et 90 m² selon la taille des logements. Des locaux associatifs et des bureaux occupent le dernier étage plus réduit.

 

 

 

Kolmirinne Kolmirinne Kolmirinne
 

Ketju

Les maisons accolées en brique comportent six, quatre et deux habitations de 97 m². Les rez de chaussées abritant cuisine et séjour sont en brique ; les façades de l'étage supérieur où sont situées les chambres sont crépies blanc. Un appentis bas, intercalé entre les maisons protège du bruit de voisinage. Des cheminées en brique animent les pignons en crépi.

D'autres ensembles conçus et réalisés dans le même esprit par des architectes aux idées proches émaillent les environs de ce quartier considéré comme exemplaire du modèle résidentiel finlandais de ces décennies. Actuellement un tel modèle est remis en cause par les urbanistes qui considèrent Tapiola comme le résultat d'un projet isolé de la ville et coupé de la société. Son caractère exemplaire et expérimental le fait même qualifier d'élitiste. Il est vrai qu'il est aujourd'hui habité, dans sa plus grande partie, par des couches supérieures de la population, très attachée à ce type de logement mais il n'en était pas de même lors de sa création.


 

Ketjudiaporama

 

 

Le centre de Tapiola : un regroupement socio-culturel paysagé

Le concours organisé pour le centre culturel, commercial et administratif de Tapiola fut remporté par A. Ervi en 1954. Les éléments réalisés postérieurement ont respecté l'esprit du concours. Un bassin central a été crée sur une ancienne carrière, autour duquel ont été construits une piscine, un hôtel, un centre culturel et l'église.

La tour emblématique du centre, construite en 1961, par A. Ervi, comprend 11 étages de bureaux, surmonté de quelques étages où les éléments techniques sont regroupés dans un volume en aile de papillon. Initialement y fonctionnait un restaurant panoramique, transformé depuis en bureaux. La façade est en verre avec des éléments en acier émaillé.

Le centre commercial prévu dans les plans initiaux fut construit en 1961 par A. Ervi qui réalisa également, en 1965, une piscine, sous de vastes verrières et le centre administratif. L'église et le centre paroissial furent confié la même année à A. Ruusuvuori.

Ces équipements centraux organisés autour d'axes piétonniers et de galeries marchandes, constituent une active liaison entre les quartiers est et ouest de Tapiola et sont très fréquentés.

Le vaste centre, regroupant les espaces culturels, fut édifié en 1989 par A. Sipinen à la place du théâtre prévu par A. Ervi. Le complexe contenant bibliothèque, conservatoire et centre de formation est agencé en terrasses et s'articule au bassin central par un auditorium de plein air et une vaste chute d'eau. Les salles de théâtre, de concert et d'exposition se situent dans un bâtiment plus massif. Un vaste hall avec vue sur le bassin, relie l'ensemble qui, se reflétant dans l'eau, donne une impression de transparence.


 

Le centre de Tapioladiaporama

 

 
 

L'institut universitaire polytechnique d'Otaniami (1949-1962)

En 1948, il fut décidé de tranférer l'Institut technologique d'Helsinki dans la péninsule d'Otaniemi, située à Espoo, au nord de Tapiola et d'y constituer un vaste campus. L'état acquit 135 ha et organisa un concours, gagné par Alvar Aalto qui conçut les principaux bâtiments. Comme pour l'université de Jyvaskyla, il fut influencé par l'esprit des universités américaines et réalisa durant les années soixante et soixante-dix, le bâtiment principal, le campus, la bibliothèque et un complexe sportif. La plupart des grands architectes finlandais s'impliquèrent également sur ce vaste campus, à vocation technologique où s'implantèrent de nombreux centres de recherche. Les bâtiments principaux occupent le centre du site, les résidences sont situées à l'est et les laboratoires au nord et à l'ouest.

La philosophie développée à Tapiola, par A. Aalto, autour du respect du paysage boisé et maritime, donna lieu à une certaine dramatisation de l'architecture principalement en brique rouge, tranchant dans la verdure et contrastant avec quelques façades en granit noir et marbre blanc.

Le choix de la brique, matériau traditionnel de l'architecture industrielle finlandaise, illustre la relation qu'A. Aalto privilégiait entre bâtiment et travail industriel. L'institut implanté sur une colline, se présente comme un ensemble homogène, axé sur la forme caractéristique du bâtiment principal, reflet de l'amphithéâtre dans un miroir. L'auditorium constitue en effet la partie dominante, représentée de façon inversée par ses toits, eux même formant amphithéâtre.

L'institut déploie un ensemble de salles standards, derrière des bandes continues de fenêtres. De larges couloirs mènent à l'extérieur et à des petites cours ; de nombreux points de rencontre sont ainsi prévus. Tout est organisé autour de l'amphithéâtre qui émerge théâtralement, de terrasses recouvertes d'herbes ou de terres et d'escaliers.

Grande simplicité des formes et des matériaux : briques et céramiques rondes, mais utilisation du marbre de Carrare pour souligner le statut valorisé de l'Ecole d'architecture. Un grand soin est porté aux finitions , aux détails d'exécution et en particulier à l'éclairage zénithal.

Comme le souligne William Curtis : « Aalto avait compris qu'une des tâches première de l'architecture était l'idéalisation des institutions. Le plan d'Otaniemi compose une géographie des institutions sociales, dans laquelle les espaces interstitiels sont aussi importants que les objets eux-mêmes, car c'est dans les couloirs ou dans un paysage ouvert que des échanges d'idées peuvent subvenir ». Il ajoute que des relevés de gradins d'amphithéâtres grecs avaient accompagné la conception de l'auditorium et que forme et idées interagissent dans le langage architectural de A. Aalto qui réutilisa cette forme en éventail dans d'autres projets (salles de lecture et bibliothèques).

 

 

L'institut universitaire polytechnique d'Otaniamidiaporama